En vue de l'assemblée générale à venir, Alain Jauny nous a confié le bilan qu'il faisait de cette saison cycliste pour Amiens Métropole. Le vice-président d'Amiens Métropole chargé des sports n'a pas manqué de saluer les différentes performances et organisations des clubs de la capitale picarde.
-Alors que tous les sports commencent leurs saisons, celle du cyclisme se termine. Quel bilan dressez vous de cette année 2010 pour le cyclisme de la Métropole ?
L'ACA compte 23 victoires, Salouel en a pas mal aussi et l'ASC un peu moins, mais ce n'est pas le même niveau non plus. On peut être satisfait du cyclisme à Amiens Métropole. En novembre on recharge les batteries mais le cyclocross va commencer ensuite.
J'étais présent une fois lors d'une course à La Hotoie. Je suis un peu tous les sports, mais le vélo est aujourd'hui - tout de même - ma priorité, même si je ne néglige pas les autres sports. Après je consacre des week-ends à la famille, c'est aussi important. Mais, oui, j'essaie de voir le plus possible de sports. Le vélo fait du bien pour les chevilles, muscle les mollets, quand certains sports comme le footing font mal à ce même niveau musculaire. Un footing fin novembre, ce sont deux kilomètres à pied plus durs que cent kilomètres à vélo. J'ai une préférence physique.
Après, comme dans tous les sports, il faut partir du loisir au sport professionnel. C'est important, c'est ce que les enfants regardent. On l'a vu quand on a fait venir à Amiens les anciens professionnels du football (de 1998, ndlr), ou encore le match amical au Hockey France - USA : 3500 personnes dans le coliseum et 500 Place Gambetta.
Il faut des deux, c'est une vitrine. Pour moi, ce genre d'évènements, c'est bon pour les clubs. La priorité c'est pour ces gamins là, voir des professionnels au plus haut niveau, c'est important. Il faut de tous les niveaux, il ne faut pas se comparer un club à un autre. Il faut amener des grands joueurs pour attirer. On n'a pas forcément financièrement les moyens de retenir des sportifs doués, comme par exemple Lucie Louet en judo qui est partie ailleurs.
-Quels sont les projets à venir de la Métropole pour le cyclisme ?
Accueillir le Tour de France avant la fin de notre mandat. Tous les ans, il faut relancer la candidature pour faire une étape du Tour à Amiens. Si on arrête, ça donne l'impression qu'on n'a plus envie de le faire. Jean-François Pecheux aime bien la Picardie, Bernard Hinault aussi. On essaye de pousser pour recevoir le Tour avant fin 2014. On candidate pour l'arrivée, le départ, le contre-la-montre...
Une ville « départ » du Tour de France, cela commence un mois avant avec la télé et le reste. Tout compris, le budget atteint 500 000€. C'est un choix que l'on fait. Quand on a le tour de France sur une ville, cela nous ramène des journalistes et fait profiter les hotels et restaurants. Le Tour de France est un monstre (sic) : 500 véhicules, 1200 personnes. On trouvera une solution pour les garer, on trouve toujours une solution. On est impatient.
En 2005, tous les gamins avaient été mis à l'honneur avec un accès au village départ, c'est génial. On peut discuter avec les coureurs, on rencontre des anciens coureurs, c'est agréable, ce sont des gens charmants. Dans le vélo, on tombe rarement sur des gens qui n'aiment pas discuter.
-Amiens se voudrait donc une ville qui respire le sport ?
J'espère, on essaie de tout faire pour. En 1999, Amiens était la ville française la plus sportive en catégorie d'habitants. On essaie avec de nouvelles infrastructures, on s'interroge si on en a assez, si elles sont bien utilisées, s'il faut les renforcer. On voudrait bien revenir à cette première place, car il y a beaucoup de monde qui fait du sport, mais on ne répertorie que les licenciés.
Sur la métropole, on compte 33 000 licenciés, mais il y a facilement autant de gens qui font du sport de loisirs tels que le jogging, le vélo le dimanche. On essaie de faire progresser le sport au féminin. Mais à part les clubs de gymnastique, natation, équitation, on a du mal. J'étais surpris de voir qu'Amiens comptait 900 golfeurs.
A La Hotoie, au parc Saint-Pierre, on voit toujours courir quelqu'un. Les sports en salle comme le roller hockey – depuis deux saisons au Coliseum avec 500-600 spectateurs – se développe, mais tout doucement. On a dû mal à fidéliser le spectateur sur le sport en salle, même en foot. Contrairement au hockey avec une ambiance fermée, plus d'ambiance le mardi avec les étudiants, il y a un travail à faire avec les supporters, surtout avec le foot. Quand on supporte une équipe, on n'insulte pas l'adversaire, ni l'arbitre ni les supporters adverses. La mentalité des supporters du foot amiénois est à changer, c'est dommage. Après il faut avoir les bonnes âmes qui ont vraiment envie de faire quelque chose.
Je suis là pour encourager les équipes amiénoises. On a un peu trop de retenue ici et c'est dommage.
Adrien Lhermitte / Propos recueillis par Déborah Lüder