"Un autre regard du vélo"
Champion olympique aux jeux d'Atlanta, champion de France et du monde de la poursuite, entre autre, Philippe Ermenault a stoppé sa carrière de coureur cycliste professionnel il y a quelques années. Mais cet arrêt ne met pas totalement fin à ses liens avec le vélo : désormais, le multiple champion est passé au poste de dirigeant à l'AC Amiénoise où il s'occupe des jeunes prometteurs. Le nouveau coach nous a parlé quelques minutes de son rôle et de ses poulains.
-Philippe, vous êtes donc responsable des jeunes, et d'une belle jeunesse ?
-Oui, je suis assez étonné que le cyclisme au niveau des jeunes perdure ainsi. On sent un renouveau du cyclisme chez les minimes et les cadets. Cela profite aussi à l'AC Amiénoise qui s'étoffe d'une petite équipe de jeunes. Certains coureurs ont un bon coup de pédale. Les compétitions ne sont pas encore commencées mais elles vont vite arriver. Il y aura des coureurs qui auront aussi besoin de progresser mais je pense que l'on devrait avoir de bons résultats. Le stage à Auxi est aussi une étape de notre préparation, pas la dernière, mais un mois avant les premières courses. C'est un bon moyen d'y voir plus clair.
-Finalement, vous avez donc délaissés au fil des années votre statut de coureur pour celui d'entraineur. Une redécouverte du vélo ?
-Oui, voilà ! C'est un autre regard, une autre vision des choses. Je fais ça avec amusement et plaisir. Il y a les contraintes en moins. J'étais coursier et que j'ai arrêté ma carrière en 2000. J'ai pas mal saturé au niveau du vélo, des entrainements et j'ai choisi de couper un peu. Le fait que mon garçon fasse du vélo m'a donné l'envie de l'encadrer, de ne pas le laisser tout seul sur la route. De fil en aiguille, avec des gamins qui sont arrivés au club, le Président Jean-Louis m'a proposé d'encadrer les autres jeunes en plus de Corentin. Cela s'est fait tout naturellement.
-Quelles ont étaient vos premières sensations dans l'encadrement de ces jeunes lors des entrainements ?
-Au début, ce n'était pas très évident car je n'avais pas beaucoup de sensations sur le vélo, et puis je voyais le danger partout notamment au niveau de la circulation. Là, on sent qu'on a une équipe de gamins qui commence à prendre ses repères et qui sait rouler en groupe. Au bout d'un mois et demi d'entrainement, c'est déjà plus fluide entre nous et on sent la progression de chacun.
Adrien Lhermitte / Photos : Déborah Lüder